Chapitre 1 : La trahison
-As de pique ! déclara Djordjé d’un ton monotone.
-Hé mince ! J’ai encore perdu ! Je n’ai plus de fric ! J’ai perdu soixante-dix balles en jouant au poker avec toi ! s’écria Pavlov, énervé. Pavlov et Djordjé ont été recueillis par la mafia trois jours après leur abandon par leurs parents immigrés russes Svetlana et Vladimir, pour des raisons inconnues. Djordjé était l’aîné : Il avait seize ans alors que Pavlov n’en n’avait que quinze. Cheveux courts, tête ronde qu’on aimerait bien voir tous les jours, cou large et quasi inexistant car il était écrasé par les muscles. Epaules alignées et perpendiculaires au cou. Quant au ventre, il était déformé par les bosses crées grâce aux heures d’entraînement passé dans les salles de musculation.
Pavlov, qui avait quinze ans et un physique opposé à celui de son frère Djordjé. Il était squelettique et d’une blancheur extrême. Djordjé et Pavlov ensemble, on aurait dit un père et son enfant rentrant à la maison après une longue journée d’école. La tête avalée, les joues creuses, le cou semblable à celui d’une girafe, son ventre était lui aussi déformé, non pas en raison des muscles mais par le squelette que l’on pouvait apercevoir malgré la peau.
Leurs morales étaient toutes aussi différentes que leurs physiques. Djordjé était droit et honnête malgré son métier qui consistait à vendre des armes illégalement dans les quartiers malfamés de n’importe quelle ville, de n’importe quel pays. Pavlov, lui, était si malhonnête, si fourbe, si pervers par la nature des infractions qu’il commet si bien que son propre chef Zejko Raznatovic le trouvait tordu et que Pavlov n’avait aucun sens de l’honneur. Ce préjugé n’était pas fondé par hasard. Il y a trois ans de cela maintenant, alors que ses camarades peu fréquentables marchandaient avec la mafia australienne sur les prix des armes, cette dernière refusa de payer le prix. Celle dont faisait partit Pavlov commença à tirer des coups de feu sur la mafia adverse