la francophonie comme outil de guerre economique
Posté le 11 juillet 2011
Les pays développés ont fait de l’intelligence économique (IE) le moteur stratégique de leur développement et de leurs succès économiques. Dans le contexte actuel marqué par la globalisation des échanges, les États et entreprises francophones et africains en particulier sont condamnés à se doter d’instruments de surveillance, de prévision et d’anticipation. L’intelligence économique apparaît de ce point de vue comme une modalité de gestion de l’espace. L’information peut devenir une arme redoutable si elle est ciblée, collectée, traitée, sécurisée et surtout partagée sans rétention. Dans un village planétaire travaillé par la guerre économique, l’espace francophone n’offre-t-il pas un excellent site d’expérimentation des stratégies d’intelligence collective ?
Selon Alain Juillet, ancien Haut responsable français chargé de l’intelligence économique, l’IE est un mode de gouvernance dont l’objet est la maitrise de l’information stratégique et qui a pour finalité la compétitivité et la sécurité de l’économie et des entreprises. L’intelligence économique, c’est-à-dire la capacité de créer des liens entre des informations économiques mais aussi sociales et culturelles, facilite les échanges entre plusieurs acteurs pour résoudre des problématiques de développement complexes. Elle aboutit à une meilleure compréhension des problèmes de marché, de développement des affaires et de coopération culturelle par la connaissance des valeurs, des représentations.
L’intelligence économique apparaît dès lors comme un créneau pour la Francophonie à l’heure où la tendance stratégique est au rapprochement, au partenariat entre pays et entreprises ayant les mêmes valeurs en partage. L’IE est aussi un vecteur de développement et de coopération entre nations, et c’est dans cette perspective qu’il importe d’explorer de nouvelles voies pour renforcer la présence de la Francophonie dans les Etats membres.