La frénésie vénitenne
Le samedi 28 janvier, je me suis rendu au Grand Curtius pour visiter l’exposition temporaire sur le verre espagnol, à la façon de Venise du 16ème au 18ème siècle. J’ai pu y admirer la beauté de plus de deux-cents objets d’arts verriers espagnols.
2. Les différents styles de verres
2.1. Le verre de Venise
« Au début du 11e siècle, Venise devient une des premières puissances maritimes et commerciales. La ville devient également un principal centre verrier d’Europe grâce à l’assimilation des techniques verrières d’Orient. En 1291, suite aux nuisances causées par les nombreux fours dans la ville, les ateliers des verriers sont transférés sur l’île de Murano toute proche. Une politique très protectionniste est mise en place : les artisans verriers sont menacés d’emprisonnement et même de mort s’ils dévoilent les secrets de fabrication. Vers 1450, ils inventent le cristallo, un verre limpide et incolore. Au 16e siècle, ils mettent au point la technique décorative du filigrane qui consiste à inclure dans la masse de verre en fusion des filets de verre blanc ou colorés. La renommée des artisans verriers vénitiens entraînent de nombreuses imitations à travers l’Europe qui seront appelées « à la façon de Venise ».
2.2. Le cristal de Bohême
« Pour rivaliser avec Venise, la Bohême (actuelle Tchéquie) produit un cristallin pur grâce à la qualité de son quartz et de la potasse utilisée. Le secret réside aussi dans l’ajout de chaux à la matière. Le XVIIIe siècle marque l’âge d’or du verre de Bohême, mettant fin définitivement à la domination vénitienne en Europe. L’organisation est basée sur un commerce résolument international et un règlement interne ultra protectionniste. Les artistes verriers de Bohême démontrent leur savoir-faire notamment dans la décoration par la gravure à la roue (appliquée au verre dès 1600 à la cour de l’empereur Rodolphe II à Prague) et l’émaillage à haute température. Le répertoire décoratif est très varié, depuis les armoiries