Nous venons d'écouter une chanson de 1927 issu d'une opérette de Gaston Gabaroche, musicien et acteurs (mort en 1961) des années folles. Cette chanson permet de mettre en lumière l'énorme inquiétude et interrogation que représente la mode garçonne. Ce terme est popularisé en 1922 sous la plume de Victor Marguerrite, dans son livre "la garçonne". Ce livre connait un succès extrêmement important puisqu'il s'en écoule près de 1 millions d'exemplaires entre 1922 et 1929. L'histoire raconte les errements d'une jeune fille de 19 ans au cours de son émancipation. Après avoir appris que son fiançé la trompait monique s'éloigne de sa famille et s'émancipe aussi bien économiquement qu'en arborant des vêtements d'homme et en se coiffant « à la garçonne ». Elle rencontre tour à tour dans le livre femmes et hommes qui seront ses amants, se drogue et finis par épouser un homme « respectable »avec qui elle termine sa vie, bien que stérile. Mais le terme garçonne est évidement plus ambiguë. D'un côté une mode orchestré par les grands noms de la haute couture : Paul Poiret, Channel, Anna, de l'autre il s'associe volontiers à un côté plus péjoratif : femme-homme, uranienne, c'est à dire homosexuel ou une manière de s'émanciper que l'on associera plus au terme "femme émancipée". Combat féministe, lesbien, ou simple forme de féminité? Il serait illusoire en tout cas de traiter au singulier un terme qui regroupe beaucoup de définition et de groupes sociaux différents.Nous prendrons également la précaution de rappeler que ce mouvement est un processus qui bien qu'ayant des personnages phares le représentant est issus d'une longue histoire qui n'a rien de spectaculaire ou de spontané. Nous nous demanderons donc en quoi "les garçonnes" font émerger une redéfinition des rôles masculins et féminins au début du XX e siècle en France ?
Nous verrons dans un premier temps que le livre de Victor marguerrite, par la réaction qu'il suscite fige un ensemble de définition, de combats et de