Cet extrait de Nietzsche faisant parti de son livre Aurore est une critique de la glorification du travail. Quelle valeur accorder à l'apologie du travail quand celle ci est d'une part, perçue comme libératrice et évolutive et d'autre part, conçue avec une force de soumission morale et intellectuelle. Nietzsche ne juge non pas le travail en lui même mais l'importance bénéfique qu'on lui accorde dans la société moderne, une façade méliorative d'un travail aux actes et aux gestes impersonnels, et à une pensée mise de coté, au détriment de l'individu, de sa personne à part entière, à qui on soustrait tout élément non utile à son labeur, dans le but de conditionner l'être à une meilleur productivité. La glorification du travail serait pour Nietzsche, plus qu'une valeur économique d'utiliser le travailleur au mieux de lui-même pour une efficacité de la production amenant à de plus grand capitaux pour le chef d'entreprise, une soumission des individus dans la logique du travail qui amènerait à une aliénation totale et au détournement de leur propre humanité. Nous verrons donc dans un premier temps, comment s'effectue la glorification du travail et dans un second temps, les enjeux et les conséquences qu'elle implique. Ce texte pose ainsi la question sur le rôle du travail dans la société moderne, faut il se contenter d'un labeur aliénant dit de libérateur ?

Ce texte n'est pas une critique du travail en lui-même mais bien une critique de sa glorification. L'idée qui ressort de ce concept est une supériorité, une prépondérance que la société moderne attribue au travail, pour faire en sorte que cette activité professionnelle devienne essentielle pour le travailleur, cette idée étant mise en forme à l'aide de discours explicites et mélioratifs. Dans cet extrait, on peut voir que Nietzsche utilise un vocabulaire qui sacralise le travail avec le mot « bénédiction » pour qualifier le dit de la société, selon lequel un labeur serait révélateur de la réalisation de soi, de