La gouvernance mondiale a souvent été imaginée par les auteurs de science‐fiction comme le pire des cauchemars pour l’humanité ; aujourd’hui, à l’heure des crises récurrentes, d’une population mondiale en croissance et de l’émergence d’enjeux nouveaux et qui concernent l’ensemble du « système‐ monde » (Olivier Dollfus), elle devient aux yeux de bon nombre de personnes la panacée censée résoudre ces maux nouveaux. La GM se définissant comme l’action de diriger les affaires publiques des États du monde, de détenir et d’exercer un pouvoir politique à l’échelle du monde, dans quelle mesure la donne géopolitique actuelle empêche‐t‐elle la mise en application d’un tel idéal ? Si elle apparaît comme une solution possible à la fragmentation du monde (I), elle semble d’autant plus nécessaire dans un contexte de crises d’ordres divers (II). Cependant, la définition‐même de la GM fait l’objet de désaccords en relation avec des intérêts divergents (III). I. La Gouvernance Mondiale, une solution possible à une fragmentation en latence du monde
* la coopération internationale consiste en la résolution des problèmes concernant des États différents sur une seule et même scène ; cependant les intérêts des États restent premiers : tout consensus international dans l’intérêt collectif jugé peu intéressant par un État suffisamment influent ne fera pas l’objet d’une adhésion systématique (ex : protocole de Kyoto sur l’émission des GES non ratifié par les EU + désistement canadien pour l’exploitation du gaz de schiste) ; l’existence de sanctions significatives fait actuellement défaut aux institutions int actuelles, notamment à l’ONU * ainsi, un droit int étant sans intérêt si des moyens coercitifs coordonnés à l’échelle mondiale ne sont pas mis en place, il est important de mettre en application les principes approuvés par une