La greffe fécale
L'idée peut paraître peu ragoûtante pourtant la "transplantation fécale" ou "bactériothérapie fécale" gagne du terrain dans le traitement des infections digestives résistantes aux antibiotiques. Il s'agit de transplanter des matières fécales issues d'un donneur sain afin de reconstituer la flore intestinale des malades infectés. En plus d'être simple et rapide, le traitement serait efficace dans la grande majorité des cas en offrant aux malades une flore intestinale saine. Reportage au CHRU de Lille.
Plus forte que l'antibiothérapie, la ''greffe fécale'' ? Reportage du 24 octobre 2013
La flore intestinale est composée de milliards de bactéries vivant en connivence dans notre tube digestif. Parfois, lors d'une antibiothérapie, les bactéries la composant meurent et seule une bactérie résistante survit et se multiplie en lieu et place des autres, le Clostridium difficile.
Principale cause des diarrhées infectieuses en milieu hospitalier, le Clostridium difficile peut s'avérer encombrant : cette "superbactérie" résiste à presque tous les antibiotiques, même les plus puissants, et, une fois le traitement terminé, elle recolonise facilement un intestin affaibli. Dans 0,6 à 1,5% des cas, elle entraîne sepsis (septicémie) et décès.
C'est pour lutter, entre autre, contre l'infection du côlon, dite colite à Clostridium difficile, que les médecins ont développé la transplantation fécale, une procédure consistant en l'introduction, par lavement simple ou via une coloscopie ou une sonde duodénale, de matières fécales dans le tube digestif.
La procédure, facile à réaliser et économique, a pour objectif de reconstituer la flore bactérienne du côlon qui peut stopper l'infection, soit en éliminant l'intrus, soit en produisant des toxines "tueuses". Avec une flore intestinale semblable à 80%, les frères et sœurs sont les meilleurs donneurs possibles.
Connue depuis 1958, la bactériothérapie fécale reste marginale