La greffe d'organes au maroc
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اﳌﺪﻳﺮ اﳌﺴﺆول : اﻟﺪﻛﺘ ـﻮر ﺻﻼح اﻟﺪﻳﻦ دﻛﺪاك
Les Problèmes éthiques et juridiques soulevés par la Greffe d’Organes au Maroc
M. MOUNASSIB Riyad, Docteur en Droit Privé. Université de Perpignan, France.
Le Maroc est un pays qui cultive les paradoxes dans pratiquement tous les domaines : géographiques, économiques…, le domaine médical n’y échappe pas. En effet, à côté d’une médecine ancestrale et traditionnelle à laquelle fait appel tout un pan de la population pour plusieurs raisons, dont certaines ont été déjà développées, il existe une médecine d’une telle technicité, qu’elle n’a rien à envier à celle pratiquée dans les grands centres du monde occidental. D’une part grâce à la formation du corps médical qui est au standard international et d’autre part grâce aux contacts scientifiques permanents assurés par les sociétés scientifiques et savantes1 qui depuis de plus de deux décennies organisent et accueillent des congrès médicaux internationaux associant d’éminents chercheurs venant de plusieurs pays d’Europe, d’Amérique et du pourtour de la Méditerranée.
Lors de ces congrès, l’occasion est donnée aux praticiens marocains de se familiariser, voire de s’initier aux nouvelles technologies médico-scientifiques, et surtout de débattre des problèmes éthiques qui en découlent. Sachant, qu’en dehors de ce cadre, il n’existe pas d’autres instances où les questions bioéthiques peuvent être discutées. Car, à ce jour, au Maroc, il n’existe pas d’organes spécifiques chargés de telles questions. Le seul organisme présent au niveau du Maroc est le Comité Local d’Éthique de Casablanca, qui est né en décembre 1989, à qui est assigné deux missions essentielles : d’une part, donner un avis éthique sur les projets d’expérimentation et de recherche (avis qui sont consultatifs) et d’autre part promouvoir l’éthique. La nature des dossiers qu’il a dû traiter jusqu’à ce jour sont essentiellement des essais