La guerre contre Porsenna
Episode de la jeunesse obscure (et réinventée ?) de la
Res Publica romana
Nec non Tarquinium eiectum Porsenna iubebat accipere ingentique urbem obsidione premebat :
Aeneadae in ferrum pro libertate ruebant. Illum indignanti similem similemque minanti aspiceres, pontem auderet quia uellere Cocles et fluuium uinclis innaret Cloelia ruptis.
Il y avait aussi Porsenna exigeant d’accueillir Tarquin expulsé, et assiégeant la ville avec des forces écrasantes. Les Ennéades se ruaient aux armes pour défendre leur liberté. On pouvait voir Porsenna, tel un forcené menaçant, opposé à Coclès, qui avait l’audace de couper le pont, et à Clélie, qui se jetait dans le fleuve après avoir brisé ses chaînes.
(Virgile, Énéide, Livre VIII, 8, 646-650)
Virgile fait ici un récit très court de l’épisode de Porsenna dans l’Énéide qui correspond à une des scènes qui évoquent l'instauration de la République avec ses héros, ses personnages et ses événements.
Mais l’épisode que conte Virgile appartient à une longue traditon de récit, au même titre que ceux de
Tite-Live, Plutarque ou encore Aurélius Victor sur cette période de 509-474 (date qui correspond à la bataille de Cumes), dont la question majeur et énigmatique reste celle du changement de régime : le passage de la royauté sacrée à un régime dans lequel le pouvoir est exercé, collégialement ou non, par des magistrats nommés pour un temps variable, la république romaine. Seuls les grands traits de cette période nous sont connus, cela tient non seulement à la pauvreté des sources littéraires et archéologiques, mais aussi, selon l’expression de J.Heurgon, à l’« orgueil nobiliaire » des romains qui ont voulu refaire l’histoire pour se donner des ancêtres glorieux.
Porsenna, roi de Clusium (actuelle Chiusi), venant au secours de Tarquin le Superbe, forcé a l’abdication, avait marché sur Rome en 508. La légende veut que Porsenna ait renoncé à prendre la ville impressionné par le zèle des romains à