La guerre de vendée
par Catfish Tomei
Charles Tilly dans La Vendée, Révolution et contre-révolution, propose une définition spatio-temporelle de ce qui est communément appelé en histoire la Vendée : « En 1793, un grand soulèvement dans l'Ouest de la France mit en danger la vie même de la Révolution. Armé de bâtons, de fourches, de mousquets, le peuple des campagnes, dans des régions contigües du Poitou, de l'Anjou, de la Bretagne, se rassembla pour attaquer les forces de la République. Pendant plus de six mois il demeura maître du terrain et, pendant plus de huit ans constitua une menace pour l'autorité des régimes politiques qui se succédèrent. Ce soulèvement de 1793_avec ses suites_, nous l'appelons la guerre de Vendée, la contre-révolution vendéenne ou, plus simplement la Vendée. ». Nous allons ici analyser la Vendée comme un phénomène qui symbolise la résistance à la Révolution.
Tout d'abord nous analyserons les particularités de cette « région ». Ainsi nous pourrons mieux comprendre la montée du mécontentement qui secoue la Vendée au fil de l'évolution de la Révolution. La contre-révolution qui explose en 1793 à cause de cette grogne sera présentée dans la troisième et dernière partie.
I/ La Vendée : entre instabilité, tradition et conservatisme religieux.
L'Ouest de la France, particulièrement la Vendée, présente à la fin du dix-huitième siècle une première particularité : l'urbanisation et l'industrie s'y sont développées récemment mais de façon très vigoureuse et inégale. En effet il y a dans ces régions, d'un côté des villes et leurs proches alentours qui viennent très prospères telles que Nantes, Saint-Malo, Anger, et de l'autre une campagne que l'on pourrait qualifiée d'arriérée. Des zones « industrielles » et commerçantes se développent et viennent créer un contraste avec l'agriculture traditionnelle. Ainsi on voit vite se créer une opposition entre les ouvriers du textile présents plutôt dans le bocage et les paysans des