La guerre en Angola
Devenu, grâce à son pétrole, la troisième économie d'Afrique subsaharienne – derrière le Nigeria et l'Afrique du Sud –, il est gouverné depuis plus de trente ans par le même homme, le président José Eduardo dos Santos, et un parti omniprésent et tentaculaire, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA). La population, qui a vu une petite élite s'enrichir sans limites grâce à la rente pétrolière, cache de moins en moins ses aspirations à davantage d'égalité et de liberté.
La guerre civile est-elle l'alibi d'un verrouillage politique ? L'Angola a connu de 1975 à 2002 l'une des guerres civiles les plus violentes du continent africain. Un million de personnes ont été tuées au cours de ce conflit fratricide qui opposa les deux principaux mouvements de libération du pays, sur fond de guerre froide : le MPLA (marxiste) au pouvoir, appuyé par l'URSS et Cuba, et l'Union pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), soutenue par les Etats-Unis et l'Afrique du Sud. Il ne prit fin qu'en 2002 avec la mort du chef historique de l'Unita, Jonas Savimbi.
Cette guerre avait été précédée par celle de l'indépendance contre le colonisateur portugais (1961-1975). Au total, le peuple angolais a donc vécu quatre décennies de violences et de destructions.
La mémoire de ces années d'horreur est un puissant marqueur de la vie politique nationale. Elle a servi d'épouvantail à toute volonté de déstabilisation politique et explique en partie que le MPLA, au pouvoir depuis 1975, ait pu opérer un tel verrouillage politique. "La longévité [du pouvoir] est fondée sur trois facteurs principaux : la promesse de paix à une nation épuisée par la guerre, l'utilisation de la