La guerre en syrie
D’un point de vue purement militaire, aucune des deux forces ne peut l’emporter contre l’autre. L’armée régulière est une armée conventionnelle qui, bien qu’équipée de matériel assez moderne, a été conçue et structurée pour faire face à d’autres armées (Israël ou une coalition occidentale). A quoi servent aujourd’hui les systèmes de missiles antiaériens fournis par la Russie (et tant redoutés par les armées de l’air occidentales) contre des rebelles qui ne disposent d’aucun aéronef ? Les blindés et l’artillerie ne peuvent venir à bout d’un ennemi dans une guerre de type insurrectionnelle comme l’ont prouvé les conflits en Irak ou en Afghanistan. L’armée syrienne n’est pas conçue et n’a pas les outils matériels et stratégiques pour combattre une guérilla. De l’autre côté, les rebelles dans leur diversité pour ne pas dire leur hétérogénéité, utilisent les diverses armes du faible contre le fort : attentat ciblé, escarmouche, harcèlement… La victoire militaire ne peut être acquise avec du matériel léger face à la puissance de feu du régime de Damas. Alors qu’en Afghanistan ou en Irak, le but des insurgés est de faire partir une armée étrangère de son sol, dans le cas syrien, les rebelles s’attaquent à une force dont la défaite signifierait sa disparition. Et les rebelles n’en ont pas les moyens à ce jour. Etant donné les difficultés de l’appareil militaire américain, le plus puissant et le plus moderne du monde, pour venir à bout des insurrections afghane et irakienne, l’armée syrienne a peu de chance de l’emporter militairement, même avec un