La guerre
La première épidémie due au virus Chikungunya a été décrite en Tanzanie en 1952. Le virus tire son nom de la langue Makondée cela signifie « qui marche courbé en avant », et évoque la posture adoptée par les malades en raison des intenses douleurs articulaires. L'infection par le virus Chikungunya, transmise à l'homme par des moustiques, a depuis continué à évoluer sur un mode endémo-épidémique sur les continents africain et asiatique, en particulier en Inde depuis 2006 (environ 2 millions de cas avérés et suspects à ce jour), et dans l'Océan Indien (en 2005-2006, et très récemment, au printemps 2010, sur l'Ile de La Réunion). Elle a en outre fait son apparition en Europe, touchant près de 300 personnes en Italie en septembre 2007.
Epidémiologie
Afrique et Asie
Le virus Chikungunya est un arbovirus (virus transmis par les arthropodes), dont les vecteurs sont des moustiques. C’est, plus précisément, un alphavirus de la famille des Togaviridae. Son aire de distribution s’étend à toute l’Afrique sub-saharienne et à l’Asie du Sud-Est. En Afrique, le virus est maintenu au sein d’un cycle forestier faisant intervenir des primates et des moustiques sylvatiques (Aedes luteocephalus, Aedes furcifer ou Aedes taylori). En Asie, où son introduction serait plus récente, le virus circule dans un cycle essentiellement urbain qui implique les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus.
Depuis la description initiale en Tanzanie, le virus Chikungunya a été régulièrement à l’origine de petites poussées épidémiques cycliques en milieu rural, principalement en Afrique australe et de l’Est, de l’Ouganda à l’Afrique du Sud et en Afrique Centrale. La dernière épidémie importante est survenue en 2007 au Gabon, où 5000 cas sont suspectés. Le virus Chikungunya est plus rarement trouvé en Afrique de l’Ouest, en particulier au Sénégal. Il est considéré comme endémique en milieu rural en Afrique, où il est probablement responsable de nombreux cas non diagnostiqués.