la guerre
Le rôle des femmes durant la Première Guerre mondiale, et au-delà dans l’histoire, est devenu un sujet d’étude à part entière. En lançant fin 2013 les commémorations du centenaire du premier conflit mondial, le Président de la République a insisté sur cette place des femmes, comme contributrices essentielles à l’effort de guerre mais aussi comme grandes oubliées de l’après-guerre. Car si la guerre a pu représenter un temps d’émancipation pour les femmes, il s’agit d’une parenthèse qui se referme avec le retour des soldats dans leurs foyers. Les responsabilités qu’elles avaient obtenues prennent fin et les réformes attendues, comme l’obtention du droit de vote, n’ont pas lieu. Pourtant la guerre a eu des conséquences sur la place des femmes dans la société. On peut ainsi penser au mouvement des garçonnes, qui, bien que concernant un groupe social restreint, est le signe de transformations durables. Finalement, la guerre a-t-elle émancipé les femmes ?
Quand le conflit commence, les organisations féminine consentent elles aussi à la guerre et participent à l’union sacrée. Elles mettent un terme à leurs revendications et annoncent que les femmes participeront à l’effort de guerre, comme « semeuses de courage » et
« combattantes de l’arrière ». Pourtant les femmes sont dans un premier temps maintenues dans leur rôle traditionnel. On leur demande d’abord et surtout d’attendre leurs maris.
Certaines travaillent pourtant déjà, que ce soit dans l’agriculture ou dans certaines industries, par exemple textiles ou agroalimentaires. La guerre et le départ des hommes signifient alors pour les premières la prise en charge, avec les membres âgés de la famille et les enfants, des travaux de champs. Mais il n’est pas encore question d’une extension du travail féminin dans les usines. Les syndicats y sont d’ailleurs opposés. L’enlisement du conflit amène à reconsidérer le rôle que peuvent tenir les femmes dans l’économie de guerre. Ainsi, ce