La génération y existe
LE MONDE | 18.05.2012 à 12h30 • Mis à jour le 20.05.2012 à 10h11
Par Nathalie Brafman
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Ils sont l'objet d'études, de colloques, des livres entiers leur sont consacrés. La blogosphère déborde de commentaires sur eux, ils font la "une" des magazines, sont invités à la télévision. La génération Y, c'est ce label donné aux 20-30 ans grandis avec les nouvelles technologies.
Y parce qu'elle succède à la génération X des enfants de baby-boomers, Y en référence aux fils des écouteurs sur le torse, Y à prononcer à l'anglaise ("ouaille"), parce qu'elle serait la génération qui s'interroge tout le temps. Ils sont environ 13 millions, soit plus de 20 % de la population, nés entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990. Et sont désormais présentés comme un vrai phénomène de société.
Génération Y, concept marketing ou réalité sociologique ? Peut-on réellement cataloguer une génération dans son ensemble, en mettant dans la même case un jeune fraîchement diplômé d'une grande école et un autre à faible qualification ? La validité du concept, propagé par des cabinets de consultants qui estiment qu'il existerait un comportement typique de cette génération au travail, est discutée.
GÉNÉRATION ULTRA-CONNECTÉE
Certes, ils sont ultra-connectés, manient les outils technologiques et surfent sur les réseaux sociaux avec une aisance déconcertante. C'est la première génération qui dispose de compétences que ne détiennent pas les précédentes, y compris leurs supérieurs hiérarchiques dans les entreprises.
Une autre caractéristique les rassemble, moins positive cette fois, la précarité au travail : 25 % des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage. Ils enchaînent CDD et stages - le mouvement Génération précaire estime le nombre de stagiaires entre 1,2 et 1,5 million. Ils étaient 600 000 en 2006. L'âge moyen du