La iiiè république face aux crises (1870-1914)
Proclamée le 4 septembre 1870 à la suite de la défaite de Sedan et de l'abdication de Napoléon III, la IIIè République constitue une expérience politique supplémentaire dans une France qui n'a pas connu de régime durable depuis la grande Révolution. L'instauration d'un nouveau système, de nouvelles réformes politiques, économiques ou encore sociales suscitent à la fois enthousiasme et crainte. Il est par conséquent compréhensible que la IIIè République soit traversée par diverses crises, dont les plus importantes se situent entre 1870 et 1914. Quelles sont dès lors les significations et les impacts de ces crises ?
Au premier abord, ces périodes de boulversement et de remise en cause semblent refléter les tâtonnements d'un régime naissant. Leur manifestation met à jour les failles d'une nouvelle expérience politique. Il apparaît enfin que, paradoxalement, ces crises menaçantes renforcent la IIIè République.
Les tâtonnements d'un régime naissant La crise nationale de 1870
Suite à la défaite de Sedan, la France doit faire face à un climat politique difficile. En effet, dès la formation d'un gouvernement de défense nationale, un important clivage entre modérés et révolutionnaires se fait sentir. Les leaders d'extrême gauche, à l'instar de Blanqui, s'en trouvent exclus d'entrée. Au sein même du camp républicain, d'importantes divergences se manifestent. Gambetta, partisan d'un mouvement radical, défend avec virulence la poursuite de la lutte contre les prussiens et parcourt la province en lançant des armées au secours de Paris. Les républicains modérés, quant à eux, cherchent à négocier pour que le pays retrouve au plus vite une situation de paix.
Les élections de l'Assemblée Constituante, le 8 février 1871 tendent à prouver les intentions pacifistes des français, lassés par les guerres incessantes que connait leur pays depuis 1792. La victoire des monarchistes, orléanistes et