La Mort et le Mourant
Introduction : La Fontaine très épris de la vie, se heurte à tout instant à l'idée de la mort. Nous suivons pas à pas le cheminement de sa pensée, assistant aux efforts du "sage" pour conjurer la crainte de la mort. Cette première fable du livre VIII obéit à une composition originale. Premièrement, la méditation sur la mort constitue un prélude logique dans lequel La Fontaine reprend un thème traditionnel dans la littérature et la philosophie de la mort inévitable (vers 1 à 19). C'est ensuite l'anecdote : un mourant se plaint mais la Mort est intraitable (vers 20 à 50). Enfin, le poète intervient lui-même pout tirer la leçon des faits (vers 50 à 66).
I - La méditation sur la Mort : Liberté des rythmes et grâce légère de la pensée.
Vers 1 à 4 : Les quatre permiers vers posent le problème du sage devant la mort comme l'a fait Montaigne dans les Essais ("Philosopher, c'est apprendre à mourir"). Ton grave, rythme majestueux et balancé d'abord dans la concision des octosyllabes qui s'étale ensuite en vagues successives ("s'étant su ... on se doit") et s'amplifie avec l'enjambement (entre les vers 3 et 4). Le raisonnement est très fortement articulé.
Le vers 1 résume d'avance la moralité de la fable.
Le vers 2 évoque avec simplicité l'attitude du sage. Le terme "prêt à partir" est un euphémisme, une expression familière, qui représente l'un des charmes de la phrase.
Aux vers 3 et 4, cette simplicité de l'attitude dépouille la mort de son caractère horifiant : il faut savoir s'y préparer, s'être averti, avoir compris les avertissements que nous donnent les maladies ou la mort des autres (principe de la philosophie). Quel que soit sa répugnance, l'homme doit se résoudre à mourir. La mort n'est qu'un "passage" vers une autre vie, c'est le conseil d'un homme confiant dans l'immortalité de l'âme.
Vers 5 à 8 : La méditation s'attarde sur le mot "temps".
Le vers 5 commence par un jeu de mots mais cela