La_justice_et_le_droit
Introduction :
La réflexion sur la justice est aussi ancienne que la philosophie. De tout temps, la philosophie a posé la question de ce qu'est le juste.
Depuis une vingtaine d'années, la réflexion sur la justice prend une place prépondérante dans la pensée contemporaine. Ce regain d'intérêts s'explique par la renaissance et le renouvellement des interrogations concernant les droits de l'homme en général, et l'Ètat de droit en particulier.
Cela à une conséquence : de nos jours, la question de la justice tend à se confondre avec celle du bien commun conçu comme :
1. Respect mutuel des personnes.
2. Equilibre des libertés.
3. Solidarité sociale.
Toutefois, si l'on veut vraiment comprendre ce qu'est la justice, on doit revenir aux théories classiques et aux débats que celles-ci ont suscitées.
La justice comme vertu globale :
La justice n'a donc pas toujours été confondue avec le bien commun. Elle a été, dans l'Antiquité, assimilée à une vertu. C'est là la première de toutes les conceptions classiques.
Alors, la justice est-elle une vertu ou une organisation générale harmonieuse de la vie sociale, qui détermine le bien commun ?
Elle est l'une et l'autre à la fois, selon Platon qui, dans la République, espérait pouvoir concilier les deux acceptions. La justice, dira Platon, est en nous comme dans la cité, le principe qui maintient chaque instance à sa place, tout en présidant à l'harmonie de l'ensemble.
De même que, dans l'Etat, les magistrats commandent aux guerriers et aux artisans ; de même, dans l'ême, l'esprit ou la raison commande au coeur (thumos) et au ventre (Èpithumia.)
La justice, pensée comme une vertu globale, par Platon, et ainsi ce qui donne à chaque partie d'un ensemble la place qui lui revient, celle qui lui est due, compte tenu de son essence.
La tradition biblique, reprise par Saint-Augustin, confirmera cette approche très globale de la justice, pour l'élargir aux rapports entre l'homme et Dieu.
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