La justice n'est pas le droit

4724 mots 19 pages
Aujourd’hui, tout comme à l’époque de Socrate et de Platon, nombreux sont les philosophes (ou les politiques) qui soutiennent que la « justice universelle » est une fiction, et que son évocation n’est en vérité qu’un alibi destiné à justifier de nouvelles formes d’ingérence de l’Occident dans les affaires des autres nations. A l’époque de Socrate, ce sont les sophistes qui ont décrété les premiers que « l’homme est la mesure de toute chose » (Protagoras) et que, par conséquent, le bien, la justice, la vérité étaient à géométrie variable. Platon, dans la lignée de Socrate, a élaboré un audacieux système métaphysique pour prouver qu’il existe des valeurs indépendantes de la volonté des hommes
(« L’homme n’est pas la mesure de toute chose »). La citation de Montesquieu que nous avons à expliquer et à commenter semble relever d’une métaphysique sinon platonicienne, en tout cas idéaliste. On peut s’en étonner puisque l’on sait que l’approche de l’auteur de l’Esprit des lois est considérée habituellement comme « positiviste », donc diamétralement opposée à celle d’un Platon ou d’un moraliste idéaliste (tel que Kant, par exemple).

On se demandera donc si le platonisme de Montesquieu est avéré, et s’il est cohérent avec

l’approche plus généralement empiriste de l’auteur l’Esprit des lois. Il faudra également répondre aux objections des philosophes empiristes, ou même relativistes, qui soutiennent aujourd’hui encore, dans le droit fil de Protagoras, que l’homme est la seule source des normes et des valeurs auxquelles il se soumet volontairement. La justice, tout comme le cercle, ne serait-elle dans ce cas qu’une libre construction de l’esprit humain, dépourvue de tout arrière plan transcendant ? Une simple convention ? Ou bien au contraire, la justice est-elle, tout comme le cercle, une forme intelligible (« un rapport de convenance ») dont la structure est indépendante de la volonté des hommes ?

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