La lecture rend libre (1ère partie de dissertation)
Sujet : Dans ses carnets de vieil écrivain, Jean Guéhenno écrit : « Un livre est un outil de liberté ». Expliquez, commentez et éventuellement discutez cette affirmation en vous limitant au seul cas de la lecture de roman. Votre réflexion s’appuiera sur les textes vus en classe et sur les romans que vous avez lus.
Alors que la lecture existe depuis des milliers d’années, elle n’a commencé à être vraiment accessible qu’à partir du XVème siècle avec l’invention de l’imprimerie. Elle constituait alors principalement un moyen de diffusion de textes religieux et officiels et un instrument de travail intellectuel. Depuis, elle s’est développée en tant que divertissement, jusqu’à devenir aujourd’hui, d’après Jean Guéhenno, «un outil de liberté». Entre liberté, aliénation et épanouissement, quels sont donc les bienfaits, mais aussi les dangers, de la lecture ?
Dans un premier temps, nous pouvons nous demander quels sont les pouvoirs libérateurs de la lecture.
Tout d’abord, la lecture est pour beaucoup un moyen d’évasion. Elle est alors un divertissement qui nous détourne du réel et nourrit notre imaginaire. Ainsi, elle peut par exemple, par des romans historiques tel que «Le Montespan» de Jean Teulé, ou de science-fiction tel que «Une rose au paradis» de René Barjavel, nous plonger dans le passé, l’avenir, ou des mondes inconnus. Elle peut nous faire découvrir des pays lointains et inconnus, nous transporter dans des lieux exotiques, à l’instar de «Robinson Crusoé» de Daniel Defoe. Ainsi, dans «L’enfant» de Jules Vallès, un jeune garçon enfermé seul dans une salle découvre dans un livre les aventures de Robinson Crusoé et en oublie totalement sa situation. Il s’isole alors de la réalité, se sert de la lecture comme d’un refuge, une brèche qui fournit de la matière à son imaginaire. Grâce au fantastique et au merveilleux, la lecture peut aussi introduire de l’irrationnel dans un monde quotidien trop monotone, reculant les