La liberte de la preuve en matiere penale
La justice pénale est soumise, au même titre que la justice civile et administrative, à de multiples principes directeurs dont la plupart sont communs à tous les types de juridictions et qu’on peut résumer sous la notion de « procès équitable » : indépendance, impartialité, publicité, célérité, etc. Au-delà de ces standards judiciaires, le procès pénal possède certaines spécificités structurées autour de grands principes fondamentaux.
La séparation des fonctions
La spécificité du procès pénal tient notamment à son net découpage en phases distinctes impliquant des magistrats et des juridictions différentes. En effet, LA REPRESSION DES INFRACTIONS NECESSITE TOUT D’ABORD UNE DECISION D’ENGAGEMENT DES POURSUITES, PRISE PAR UN MAGISTRAT DU PARQUET (qui ne constitue pas une juridiction), puis une phase d’enquêtes éventuellement confiée à un juge d’instruction lorsqu’elles sont complexes, avant que l’affaire ne soit renvoyée devant des juridictions de jugement qui vont se prononcer sur la culpabilité du délinquant et lui infliger une peine, dont l’éventuel aménagement engagera une juridiction de l’application de peines.
Afin d’assurer une meilleure protection de la liberté individuelle et une parfaite impartialité des juridictions pénales lors de chacun de ces stades procéduraux, la loi impose une triple séparation entre les diverses fonctions pénales : d’une part entre les autorités de poursuite et d’instruction (le juge d’instruction doit être saisi par un réquisitoire du ministère public), d’autre part entre les juridictions d’instruction et de jugement (le juge d’instruction ne peut siéger dans la formation de jugement), et enfin entre les autorités de poursuite et la juridiction de jugement (les tribunaux ne peuvent s’auto-saisir).
L’enquête pénale : liberté de la preuve et secret de l’instruction
Il existe devant les juridictions pénales un principe général au terme duquel les infractions peuvent être établies