La liberté et l'esclavage

975 mots 4 pages
Dire qu'un homme se donne gratuitement, c'est dire une chose absurde et inconcevable ; un tel acte est illégitime et nul, par cela seul que celui qui le fait n'est pas dans son bon sens. Dire la même chose de tout un peuple, c'est supposer un peuple de fous : la folie ne fait pas droit. Quand chacun pourrait s'aliéner lui-même, il ne peut aliéner des enfants ; ils naissent hommes et libres ; leur liberté leur appartient, nul n'a droit d'en disposer qu'eux. Avant qu'ils soient en âge de raison le père peut en leur nom stipuler des conditions pour leur conservation, pour leur bien-être ; mais non les donner irrévocablement et sans condition ; car un tel don est contraire aux fins de la nature et passe les droits de la paternité.

Il faudrait donc pour qu'un gouvernement arbitraire fut légitime qu'à chaque génération le peuple fût le maître de l'admettre ou de le rejeter : mais alors ce gouvernement ne serait plus arbitraire. Renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs. Il n'y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout. Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme, et c'est ôter toute moralité à ses actions que d'ôter toute liberté à sa volonté.

Enfin c'est une convention vaine et contradictoire de stipuler d'une part une autorité absolue et de l'autre une obéissance sans bornes. N'est-il pas clair qu'on n'est engagé à rien envers celui dont on a droit de tout exiger, et cette seule condition, sans équivalent, sans échange n'entraîne-t-elle pas la nullité de l'acte? Car quel droit mon esclave aurait-il contre moi, puisque tout ce qu'il a m'appartient, et que son droit étant le mien, ce droit de moi contre moi-même est un mot qui n'a aucun sens?

Les trois parties correspondent aux trois paragraphes distingués par des sauts de ligne. Et les trois sous parties aux paragraphes distingués par des alinéas.

« Ni Dieu, ni maître » : la

en relation

  • Denonciation manoeuvres cigarettiers
    3488 mots | 14 pages
  • Droit commercial
    668 mots | 3 pages
  • Les projets d'évolution de lacroix
    908 mots | 4 pages
  • A brest on parle comm'ça !
    462 mots | 2 pages
  • Entretiens Corrig
    837 mots | 4 pages
  • dnb 2012/2013
    295 mots | 2 pages
  • Dostoïevski
    1789 mots | 8 pages
  • Plan texte Kelsen
    482 mots | 2 pages
  • L'utopie; livre i
    2158 mots | 9 pages
  • Ljmlkjmlkj
    1265 mots | 6 pages
  • L'art de la crise
    609 mots | 3 pages
  • Le basket a l'envers
    354 mots | 2 pages
  • Droit
    747 mots | 3 pages
  • Pouquoi la richesse
    285 mots | 2 pages
  • La Peine De Mort
    495 mots | 2 pages