La liberté guidant le peuple
Chant de révolte, aussi appelée chanson contestataire, entre autres noms, est un genre musical, si tant est qu'on puisse le nommer ainsi, semble vieux comme le monde.
Un certain nombre de nos chansons populaires s'y apparentent. C'est le cas de la chanson de Mandrin qui a connu un grand succès à la veille de la Révolution française. Les chants des esclaves noirs sont, par excellence, des chants contestataires. La musique possède également ce caractère. À l'Île de la Réunion, la pratique du rouleur, un tambour fait dans un tonneau de bateau, symbole des esclaves, est resté interdite jusqu'en 1981 ! On pourrait également le qualifier de genre littéraire. Il est d'ailleurs généralement le produit de la rencontre entre un écrivain et un compositeur.
Hymne national de la République française, la Marseillaise est au départ un chant de guerre et c'est ce que lui reprochent ses opposants aujourd'hui. Mais son lien étroit avec l'histoire de la révolution française et son aura populaire justifient sa présence ici
Avant d'être reprise comme une chanson d'amour, Le Temps des cerises est un poème révolutionnaire, écrit en 1866 par un militant révolutionnaire républicain, Jean-Baptiste Clément. Maire de Montmartre, il est très engagé dans la Commune de Paris. Il a été emprisonné sous Napoléon III et s'est réfugié 8 ans à Londres. En 1867, le poème est mis en musique par Antoine Renard, ténor d'opéra. La chanson a été associée à l'insurrection parisienne de la Commune en 1871, qui s'est déroulée pendant la saison des cerises (fin mai).
L'écriture de l'Internationale, par Eugène Pottier en 1871, est intimement liée à la répression de la Commune de Paris par Adolphe Thiers. Elle n'est mise en musique que 17 ans plus tard, en 1888 par Pierre Degeyter à Lille. Elle connaît la célébrité à la faveur des congrès du Parti ouvrier français en 1896 et 1899, puis du Congrès international socialiste de Paris de 1900. C'est au congrès de Copenhague, en 1910,