La liberté
L’indépendance que ressent l’homme vis-à-vis des conditions qui pourraient le déterminer à agir. Toutefois, ce sentiment semble éminemment fragile. En tant qu’il se fonde sur une capacité de choix rationnel, il apparaît que ce sentiment a tendance à décroître à mesure que progresse l’intelligence : dans la compréhension que l’homme développe de ses propres actions, il découvre en effet de plus en plus de conditions qui le déterminent dans ses choix. Bref, plus nous apprenons à choisir, plus nous découvrons que nous sommes déterminés dans nos choix. Apprendre à être libre reviendrait-il à apprendre que nous ne sommes pas libres ? Le paradoxe de ce sujet semble donc tenir à l’opposition entre apprentissage et conditions de la liberté. Ne peut-on pourtant prétendre que le progrès de la connaissance est à l’inverse la condition d’une libération, au sens où l’homme parviendrait de mieux en mieux à maîtriser son monde et à dominer ce qui le détermine ? L’apprentissage de la liberté ne se ferait-il pas justement par l’apprentissage de la force de ce qui nous détermine, afin de mieux en penser les limites et les moyens d’y échapper ?
Proposition de plan
1. La liberté humaine est la capacité à réaliser des choses voulues sans que l’ordre du monde ne s’oppose à cette réalisation (a). Cette liberté dépend donc de la capacité à trouver matériellement les moyens de dominer les obstacles qui risquent de s’opposer à la volonté, ce qui suppose de la part de l’homme de posséder une représentation intelligente du monde (b). L’apprentissage est donc la condition de la liberté, puisqu’il s’agit ainsi d’affirmer une volonté réaliste, fondée sur une analyse et un choix rationnels. Il semble ainsi que nous pouvons apprendre à être libre à la condition d’apprendre à choisir, c’est-à-dire d’apprendre à mieux comprendre comment réaliser ces choix (c).
2. Mais cet apprentissage de la liberté est souvent paradoxal. Apprendre les conditions de réalisation de sa