La litterature moderne
Le ciel est, par-dessus le toit, (2+1+5) Si bleu, si calme ! (2+2)
Un arbre, par-dessus le toit, (3+5) Berce sa palme. ( 2+2) La cloche, dans le ciel qu'on voit, (3+3+2) Doucement tinte. (4)
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit (3+5) Chante sa plainte. (2+2) Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, (2+2+2+2) Simple et tranquille. (2+4)
Cette paisible rumeur-là (5+3) Vient de la ville. (1+3) --Qu'as-tu fait, ô toi que voilà (3+5) Pleurant sans cesse,(4)
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,(1+3+4) De ta jeunesse ?(4)
Paul VERLAINE, Sagesse (1881)
Un coeur qui écoute en prision
La lecture du poème
Ce poème est daté de Bruxelles, prison des Petits-Carmes, septembre 1873 par VERLAINE qui a blessé son ami RIMBAUD d’une balle de revolver. L'émotion qui en résulte lui donne l'occasion de méditer sur la valeur qu'il a éprouvée. Il voudrait desormais une vie simple et tranquille.
La simplicité et la tranquillité sont également les mots qui caractérisent les images dans le poème. L’auteur ne cherche pas à construire une structure trop chargée. Arbre, toit, cloche, oiseau, ciel, ville lointaine, tels sont les éléments essentiels qui se trouvent dans l’univers miniscule où rêvasse le poète.
Si l’espace ne peut pas être considéré comme très étendu, l’auteur sait pourtant libérer son regard. L’exiguïté du monde pénitentiaire peut restreindre son mouvement physique du corps, mais pas son aspiration au bien-être et au bonheur. Pour aller au-delà de la prison, l’auteur porte son regard vers le haut. Dans le poème, on est sensible au mouvement vertical de l’oeil. L’oeil fixe d’abord le toit qui lui fait obstacle. Pourtant, l’oeil sait transpercer cet écran pour poursuivre son élan. Cet écran n’est qu’un paravent qui cache, mais ne nie pas la présence derrière lui.
L’oeil sait qu’il y a un autre monde au-delà du toit. Le ciel est