La litterature vous parait-elle essentiellement de distraire ou d'éduquer ?
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En premier lieu, si l’on envisage la littérature comme une distraction, une source de plaisir pour le lecteur, il convient de s’intéresser à son pouvoir d’évasion. Le monde de l’écrit permet en effet de quitter un monde réel souvent décevant, au profit du monde de l’illusion. Tout en reconnaissant qu’il s’agit là d’une démission, d’une possibilité de fuir ses responsabilités quotidiennes, il faut bien admettre que ce besoin de rêver constitue une aspiration fondamentale de l’homme. Certaines oeuvres ont ainsi le pouvoir de nous transporter vers d’autres époques (ce qui fait, notamment, le succès persistant des romans de Christian Jacq, qui ont pour cadre l’Egypte antique, ou encore des tragédies de Racine, qui prennent leurs sources dans la mythologie grecque et romaine), voire celui de nous projeter vers un avenir que nous envisageons avec plus ou moins d’optimisme (c’est le cas des romans de science-fiction ou d’anticipation, qui touchent une grande partie du lectorat populaire). D’autres invitent le lecteur au voyage, pour reprendre ici le titre du poème de Baudelaire (« L’Invitation au voyage »), que ce soit de façon directe comme dans ce poème :
Mon enfant, ma sœur, Songe à la