La littérature
Le neveu de Rameau, Diderot
« Mes pensées ce sont mes catins » explique Diderot dans son œuvre Le Neveu de Rameau. Il s’agit d’un ouvrage tout à fait original qu’il définit comme une satire au sens latin du terme, c’est-à-dire comme un mélange d’idées et de thèmes où l’auteur se laisse solliciter par ses propres pensées. A travers un récit dialogué, Diderot met en scène deux protagonistes : Lui, neveu du grand Rameau, personnage à la fois cynique et pittoresque qu’il décrit comme « un composé de hauteur et de bassesse, de bon sens et de déraison » et Moi un philosophe sage et honnête. Les deux personnages s’entretiennent dans un échange souvent proche de la maïeutique. C’est le philosophe qui relate cet entretien en nous le rapportant au style direct. Le procédé du dialogue interrompu par quelques passages narratifs ou descriptifs, permet à l’auteur de présenter la thèse morale et son antithèse à travers deux personnages qui ne sont peut être que deux facettes de Diderot. L’extrait que nous allons étudier ici est l’un des passages descriptifs de l’œuvre. Il s’agit d’un extrait tout à fait intéressant parce qu’il soulève des réflexions sur les arts et sur la vie. Un peu avant cet extrait, Lui raconte que le plus important dans la vie c’est d’aller « à la garde-robe ». Il prend conscience qu’il ne marquera pas son temps parce qu’il n’a pas de grand talent comme son oncle. Connaissant la musique de son époque, il s’est efforcé de manipuler ses doigts pour atteindre une certaine virtuosité. C’est ainsi que Lui effectue sa troisième pantomime devant le philosophe en mimant l’attitude d’un joueur de violon. Pour saisir les enjeux de ce passage, nous verrons dans un premier temps de quelle façon est réalisée la pantomime, puis nous verrons quel rôle elle joue dans l’œuvre, et ce qu’elle soulève comme questions philosophiques.
Dans cet extrait Lui effectue de nouveau une pantomime devant le philosophe. Il explique