La loi sru a
Une crise du logement et plus précisément du logement social traverse la France depuis les années 50, qui s’est amplifié dans les années 90. Successivement, des mesures pour résoudre cette crise ont été proposées et mises en place par les différents gouvernements mais n'ont, jusqu'à présent, pas abouti à une sortie de crise.
Parmi toutes les politiques publiques de l’habitat, la loi SRU se distingue par son caractère coercitif. Elle s’est imposée comme une mesure d’urgence et veut apporter une solution aux réalités sociales. Cette fâcheuse réalité concerne les ménages modestes, en mal de logement, mais également en mal de vivre dans des cités dortoirs ou se mêlent parfois violence et pauvreté.
Face a ce constat il a donc fallu penser une loi qui prenne en compte le problème dans toute sa dimension sociale et économique. Autrement dit une loi qui sache répondre à un double enjeu, le premier concernant la pénurie des logements sociaux et le second celui de la réduction des inégalités spatiales (effets ségrégationnistes).
La loi SRU qui a pour objectif d’augmenter l’offre de logements sociaux avec une logique de mixité sociale répond au mieux à ses deux enjeux : alors pourquoi donc la crise du logement persiste elle encore ? Défendue et en même temps attaquée de toute part, la loi Solidarité et Renouvellement Urbains a toujours dû affronter des controverses sur son sujet et des difficultés dans son application. Quelles en sont les raisons ? Quels sont les intérêts de ceux qui la défendent ou au contraire de ceux qui la condamnent ?
Afin de mieux saisir les enjeux politiques qui se cache derrière cette loi, il nous a semblé pertinent d’analyser cette politique publique sous une approche par intérêt. Toutefois cette approche présente certaines limites et nous tenterons de les expliquer.
I. Présentation de la loi SRU
A. Origine et définition
La loi relative à la Solidarité et au Renouvellement Urbain appelée habituellement : « Loi SRU