La lutte contre la faim
En établissant comme objectif du millénaire la lutte contre la faim, l’ONU reconnait l’importance de cet enjeu qui recouvre des dimensions humanitaires, morales, économiques et politiques.
I. Un enjeu tout d’abord moral et humain
En 2000, dans la déclaration du millénaire, l’ONU fixe un objectif précis : réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d’ici 2015. Cet effort s’inscrit dans la démarche morale et philosophique de l’ONU : continuer à promouvoir les valeurs de liberté, solidarité, et dignité de l’Homme. En effet, le droit à l’alimentation fait partie intégrante du droit à l’intégrité biologique.
La lutte contre la faim est également et surtout un enjeu humain et humanitaire. Véritable fléau, quand la faim ne tue pas, elle participe à créer des crises humanitaires gravissimes.
II. Un enjeu aux conséquences politiques fortes
Lutter contre la faim, c’est également lutter contre un grand nombre de problèmes politiques. Comme le rappelle Jacques Diouf, en 2007 des troubles sociopolitiques dans plus de 20 pays ont été causés par des soulèvements du à la faim. La faim est un facteur clé de l’équilibre de la sécurité et de la paix dans le monde.
Faim et pauvreté sont étroitement liées aux problèmes d’immigration. On estime à 2 millions le nombre d’Africains immigrés clandestins quittant leur pays chaque année pour fuir la famine et l’extrême pauvreté. Ces flux créent sont souvent mal gérés. Par exemple, au Portugal un véritable « marché d’esclaves » s’est formé ou encore dans la Méditerranée où de nombreux « camps d’accueil » sont crées. III. Des causes surtout géoéconomiques
A la base du problème de la faim, réside le problème de la politique agricole mondiale. Comme l’explique Jacques Diouf, aucune solidarité économique Nord/Sud n’est mise en place en matière d’agriculture. Ainsi, l’Europe dans le cadre de la Politique Agricole Commune pratique un dumping agricole ruinant les