La légitimité théorique de la Micro Finance
La micro finance peut être définie comme la fourniture de services de prêts, d’épargne, de transfert d’argent, d’assurance et d’autres services financiers aux populations exclues du système financier traditionnel.
De manière générale, la micro finance recouvre toutes les démarches ayant pour but d’accroitre les accès ou d’améliorer la qualité des services financiers auxquels les plus pauvres peuvent recourir. Quant à l’éthique, on peut dire qu’elle établit les critères pour juger si une action est bonne ou mauvaise et pour juger les motifs et les conséquences d’un acte.
L’ambition affichée de la micro finance dès l’origine était donc d’aider les pauvres à sortir définitivement de la pauvreté, a améliorer leurs conditions de vie. Aussi, apparait-il quelque peu provocateur de s’interroger sur la prise en compte suffisante de l’éthique dans l’exercice de la micro finance. Puisque c’est au nom justement de l’éthique que la micro finance est apparue en vue de réparer en quelque sorte l’injustice dont sont victimes les pauvres en matière d’accès au financement. Le lien entre micro finance et éthique semble a priori non seulement évident mais également congénital.
Au demeurant, la réalisation de l’ambition de la micro finance est tributaire de plusieurs conditions parmi lesquelles les trois suivantes nous paraissent fondamentales: il faut pouvoir identifier clairement les pauvres et les plus pauvres il faut pouvoir leur proposer des services adaptes qui répondent effectivement a leurs besoins et qui tiennent compte des contraintes.
Il faut que les initiatives financées génèrent suffisamment de valeur ajoutée pour permettre aux bénéficiaires non seulement de faire face aux remboursements mais également d’améliore leur vie quotidienne et de réduire leur vulnérabilité Lorsque la micro finance avait un caractère informel et touchait seulement quelques centaines de personnes, il était relativement aise de s’assurer que les conditions évoquées