La marginalité est devenue maintenant un sujet très médiatisé, cette mode étant causée par la crise socio-économique et politico-culturelle que traverse la société. Mais les médias tiennent un discours très réducteurs, ils ne tiennent quasiment jamais en compte la double dimension de la marginalité : spatiale et culturelle. La marginalité dans les mœurs est synonyme de rejet, d'exclusion, qu'elle soit voulue ou subie, l'intégration sociale et psychosociale ne se fait pas. On a une représentation généralement négative de la marginalité, de parce qu'elle est le fruit d'un processus de discrimination. Pourtant, n'est elle pas source de valeurs et normes spécifiques qui peuvent contribuer à faire évoluer notre société ?

La marginalité, un concept transdisciplinaire La marginalité peut être aussi bien un état social qu'une position géographique. L'étymologie du terme de marginalité s'inscrit dans le duo centre-périphérie. Que ce soit limite ou frontière, ou encore zone ou « marche » (de marka du germanique), le centre possède toujours une marge. De part un pôle ou un espace structurant, cette distance entre centre et marge peut être qualitative et décrétable, ou bien elle peut être quantitative et donc mesurable. Mais lorsqu'il s'agit du sens social, ou parle plutôt de duo normalité-déviance. Et c'est donc pour cela que margrave et marquis sont en bas de l'échelle de titulature féodale, tout comme le bord et le rebord, d'un puits par exemple, qui sont évoqué par marge ou encore margelle, ce qui peut donner l'idée d'une chute voire d'une déchéance par rapport à l'image du puits. Ainsi, la marginalité peut être définie de deux façons, que ce soit spatiale ou culturelle. «Le marginal est dans un état d'isolement relationnel (voulu ou non) qui génère une pratique spatiale spécifique qui contribue à son tour à l'écarter des processus d'interaction » (A. Bailly, 1986). Ceci explique donc pourquoi les différentes disciplines des sciences humaines s’intéressent à