"Le rapport entre l'homme et la matière semble se faire sur le mode de la résistance. L'homme, qu'on peut définir par son intention créatrice, rencontre la matière en lui et hors de lui comme ce qui entrave son projet. L'inertie de la matière freine l'élan spontané de l'homme: comment faire varier ce qui se présente comme invariable ? Comment changer l'ordre du monde ? Il semble que la matière doive se réduire à n'être qu'un obstacle. Néanmoins, réduire la matière à n'être qu'opposante pose problème: en effet, l'action est par définition en prise avec une réalité matérielle qui est en elle-même neutre, dans la mesure où c'est le projet de l'acteur qui lui confère son sens et sa valeur. Ne doit-on alors pas reconsidérer la valeur qu'il faut accorder à la matière ? Agir, n'est-ce pas se rapporter à la matière sur le mode de l'effort et du dépassement de soi ?"

Et en conclusion : "Il ne faut pas réduire la matière à une seule caractéristique, mais prendre en compte toute sa complexité. En effet la matière prend valeur et sens à partir de la liberté humaine. La richesse du projet de l'homme confère une multiplicité de sens à la matière que l'homme rencontre à titre d'obstacle, mais aussi bien d'instrument et de stimulant."

Sont citées les oeuvres suivantes :

Phédon de Platon
L'Etre et le néant de Sartre
L'énergie spirituelle de Bergson

Sur le site devoir de philosophie, la problématique du sujet est ainsi posée

"Le substantif matière est issu par dérivation du latin materia, materies (de mater, mère) qui signifie originairement " bois de construction ". Aujourd'hui encore, on oppose l'idée de matière et celle de forme en rhétorique et en esthétique. Il y a ce qui est dit et la façon de le dire, la forme et le fond. Il y a le sujet de l'oeuvre et la forme que lui a donné l'artiste. C'est d'ailleurs pourquoi, en arts plastiques, l'aspect de la surface est appelé "effet de matière". Mais qu'appelle-t-on exactement matière aujourd'hui ? Il s'agit de la