La mise en cause du langage dans fin de partie de samuel beckett

5241 mots 21 pages
Fin de Partie, seconde pièce de Samuel Beckett, est montée au Royal Court Theatre de Londres par Roger Blin dans un contexte particulier : les années 50. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, cette entrée dans la seconde partie du XXè siècle est un tournant pour toutes les formes de création. En effet, il semblerait que l’Art ait atteint un achèvement total, avec le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch et l’ « Écran Noir » de Duras de 30 minutes dans l’Homme Atlantique, l’insoutenable silence de 4:33 de John Cage ou encore avec l’éloge de la page blanche chez Mallarmé suivi plus tard du Degré Zéro de l’écriture de Barthes et de La littérature et le droit à la mort de Maurice Blanchot entre autres. La peinture, le cinéma, la musique et la littérature, semblent avoir fait chacun l’expérience esthétique de l’auto-destruction. Dans cette atmosphère artistiquement suicidaire, Samuel Beckett ne propose pas une simple mise à mort inféconde de l’art dramatique mais bien une remise en cause profonde et viscérale du langage-même. Ainsi, nous tenterons de comprendre par quels procédés et à quelle fin Beckett mène-t-il à bien dans Fin de Partie l’assassinat d’un langage en crise. Pour se faire, nous étudierons comment l’auteur concrétise cette «faillite du langage» qui entraine une incommunicabilité frappante entre ses personnages pour finalement se demander si les ruines de ce langage ne constituent pas un salut pour les hommes.

Tout d’abord, Beckett ne se pose pas comme simple témoin d’une crise du langage, il démantèle méticuleusement chaque acception de celui-ci, tant dans sa destruction de la langue elle-même que dans l’anéantissement de toute conception dramaturgique ou fonctionnelle du langage. Dans son esthétique du dénuement, Beckett ne se contente pas d’un décor limité et sinistre : « Intérieur sans meubles. Lumière grisâtre », il va jusqu’à dépouiller les répliques de ses personnages réduits à des appellations monosyllabiques. Ainsi, à

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