La mondialisation: une harmonie parfaite?
D'après Régis Debray, «la mondialisation , d'abord source d'utopie et d'illusions démocratiques, s'achève en ces années 2000 dans un combat darwinien où l'individu se transforme en marchandises et le village planétaire en terrain de jeu pour les spéculateurs de tous poils».
Plus la mondialisation économique et financière tente d’unifier la planète dans la discipline et les rouages du marché et plus se manifestent les signes du rejet culturel qu’elle suscite. On ne restructure pas les imaginaires comme un groupe industriel.
Sans tomber dans les extrêmes du « choc des civilisations », la grande question qui se pose est cependant celle de la gestion pacifique des différences et d’identités qui ne cessent de s’affirmer, voire de s’exacerber.
Nous sommes contre cette mondialisation parce qu’elle s’oppose à un développement harmonieux. Comme affirme Michel Hussonet, les réussites éphémères et locales mises en avant par les institutions internationales ne compensent pas la longue succession de crises qui sont venues frapper depuis dix ans les pays qui se montraient les meilleurs élèves, du Mexique à l’Argentine en passant par la Corée, la Russie et tant d’autres. Derrière ces crises, on assiste à une forte montée des inégalités, à l’intérieur des pays et entre les pays mis en concurrence. C’est le résultat direct de la mondialisation capitaliste qui met en concurrence directe les travailleurs du monde entier. Ceux qui peuvent s’insérer dans le secteur mondialisé ne peuvent le faire durablement qu’à la condition que soit préservé leur bas niveau de salaires, ce que les capitalistes appellent un «avantage». Quant aux autres, ils sont mis à l’écart, faute de pouvoir se hisser aux niveaux exigés par cette hyperconcurrence: ils perdent leurs emplois, leurs revenus et sont privés des moyens de satisfaire leurs besoins élémentaires.
«La mondialisation s’oppose à un développement harmonieux»
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