La mondialisation
L'international n'est pas le global
Pour un usage raisonné du concept de globalisation
par
Jean-Marc Siroën
EURIsCO, Université Paris Dauphine email: eurisco@dauphine.fr, site web: http://www.dauphine.fr/eurisco/
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L’INTERNATIONAL N’EST PAS LE GLOBAL.
POUR UN USAGE RAISONNE DU CONCEPT DE GLOBALISATION
Jean-Marc Siroën * EURIsCO, Université de Paris Dauphine
En France, le terme de « Globalisation », est considéré comme un américanisme détestable imposé par la pauvreté de la langue anglaise incapable de proposer l’équivalent du terme de mondialisation. L’usage du terme de globalisation est exceptionnel et tend à régresser tout comme celui d’internationalisation qui semble surtout caractériser les années 1970 et 1980. Le terme de mondialisation est ainsi utilisé dans les titres de la plupart des ouvrage récents rédigés en français (citons notamment Brender, Michalet 1, Berger, Laïdi, E. Cohen, de Senarclens, Guillochon, Moreau-Desfarges, Lafay). De même, le terme de « globalisation » ou « globalization » est généralement traduit par mondialisation 2 (Soros, Goldsmith & Mender). Symétriquement, dans le monde anglo-saxon, mais dans une moindre mesure (voir le tableau 1), le terme de globalization domine très largement celui d’internationalization sans que la distinction soit toujours claire (on trouve parfois les deux termes dans le même titre). On peut toutefois se demander pourquoi le néologisme globalization s’est imposé dans les années 1980 plutôt que celui de worldization, terme résiduellement utilisé pour évoquer la « third-worldization » (tiers-mondisation) 3. Le fait, d’ailleurs, que
*siroen@dauphine.fr. Je remercie Clotilde Granger pour ses remarques et suggestions ainsi que les participants du séminaire « Mondialisation, Globalisation et Gouvernance » mais reste seul responsable des erreurs et inexactitudes qui demeureraient. 1 Michalet, qui privilégie le terme de mondialisation, distingue les configurations «