La mondialisation
Introduction : « l’Euro fort oblige Airbus à produire hors Europe ». Ce gros titre, paru à la Une des Echos le 4 décembre 2007, souligne en quelques mots les problématiques liées à la mondialisation et à l’ouverture des économies : La question de la régulation : dollar faible ou euro fort ? La question de la concurrence (Boeing/Airbus) La question de l’émergence de nouveaux pays (la Chine notamment …) La question de l’emploi et des délocalisations.
Mais qu’est-ce que la mondialisation ?
Jacques Adda la définit comme « l’abolition de l’espace national sous l’emprise d’une généralisation du capitalisme avec le démantèlement des frontières physiques et réglementaires ».
Pour Charles Albert Michalet, elle correspond à «un phénomène économique complexe et multidimensionnel qui englobe à la fois la dimension des échanges de biens et de services, la dimension des investissements directs à l’étranger (IDE) et la dimension de la circulation des capitaux financiers. Cette multidimensionalité ne doit pas être conçue comme une simple addition de sphères différentes, mais comme des sphères qui interfèrent les unes sur les autres. »
Si la tendance à la mondialisation est inhérente au capitalisme, au fil du temps elle a pris des configurations différentes (1ère partie). Nous nous interrogerons ensuite sur les débats actuels autour de la mondialisation. (2ème partie) I – La mondialisation économique, un phénomène vieux comme le monde capitaliste : A – Approche historique de la mondialisation :
La mondialisation, ou plutôt l’internationalisation des économies est cosubstantielle au capitalisme depuis ses origines : le marché mondial est l’horizon premier du capitalisme, comme l’avait remarqué Marx. L’historien
Fernand Braudel a montré, dans Civilisation matérielle, économie et capitalisme, comment le capitalisme s’est d’abord constitué dans les circuits de l’échange international dans des « économies