La monnaie
Cours d’Economie EAR 002
Geneviève SCHMÉDER
Professeur des Universités
LA MONNAIE
La monnaie est l’ensemble des moyens de paiement utilisables et acceptés par tous dans une communauté ou un espace donnés. Résultant d’une convention sociale et matérialisée dans un support n’ayant généralement aucune valeur intrinsèque (papier par exemple), la monnaie ne vaut que par son acceptation par les utilisateurs (monnaie fiduciaire, de fides : foi, confiance). Sa valeur est celle qu’on lui prête, comme on le voit clairement lors des crises économiques, où la baisse de confiance en la monnaie peut conduire au retour de pratiques de troc dans les échanges.
Les théories la concernant constituent un exemple des différences d’interprétations et de conclusions auxquelles on peut aboutir en modifiant certaines hypothèses de départ.
I Les fonctions de la monnaie
On assigne traditionnellement trois fonctions principales à la monnaie, celles :
- d’étalon de valeur, d’équivalent général et d’instrument d'unité de compte dans la fixation des prix.
- de moyen de paiement et de transaction jouant un rôle d’intermédiation dans les échanges (permettant de dépasser les limites inhérentes au troc).
- de réserve de valeur (et de pouvoir d’achat) pouvant être stockée (en espèce, dépôts ou épargne) et « constituant un lien entre le présent et l'avenir » (Keynes) .
II Historique et formes de la monnaie
Pendant longtemps, la monnaie était rare et réservée aux seules transactions portant sur les biens de luxe. Elle prenait la forme soit de morceaux de métal, soit de marchandises (coquillages, sel, grains d’orge à Babylone, morue séchée à Terre-Neuve, bloc de thé au Tibet, tête de bétail dans l’Antiquité méditerranéenne…). La monnaie métallique (argent et or, mais aussi cuivre en ancienne Egypte, fer à Sparte, bronze à Rome) s’est imposée grâce à sa durabilité, sa rareté, sa malléabilité, sa divisibilité et sa forte valeur sous un faible volume. Un système