La montée du nationalisme
« Le patriotisme, c'est l'amour des siens. Le nationalisme, c'est la haine des autres ». Cette phrase de Romains Gary montre que le nationalisme peut être défini comme le souci prioritaire d'affirmer la suprématie de la nation sur les autres et de préserver l'intégrité de la souveraineté. Il s'agit d'une tendance politique souvent assimilée à l'extrême droite.
Le terme de « nationalisme » connaît une importante évolution. Il est employé pour la première fois en 1789 avec un sens péjoratif car il est utilisé pour stigmatiser le caractère immoral du « patriotisme jacobin ». Le nationalisme est donc d’abord l’héritier de la révolution puis celui du traditionalisme prônant une redécouverte du passé et des particularités nationales. Sous la Restauration et le Second Empire, le nationalisme est situé plutôt à gauche sur l’échiquier politique. La première moitié du XIXe siècle a été celle du mouvement des nationalités dont 1848 fut le symbole. En Italie, en Allemagne, en Autriche, les peuples se sont soulevés pour réaliser l'unité nationale, prenant conscience de leur identité commune. Leur échec face à la réaction politique ne les a pas empêchés, quelques années plus tard, de parvenir à leurs fins. Le nationalisme se fonde donc à ce moment sur la souveraineté populaire et se tient prêt à affronter les tyrans, arme à la main comme l’illustre l’épisode de la Commune en 1871 qui s’appuie d’abord sur un patriotisme exacerbé. A partir de 1870, le nationalisme semble virer la droite, avec l’apparition partout en Europe d’un nationalisme antisémite et conservateur.
La période 1905/1914 s’ouvre avec la première crise marocaine qui oppose l’Allemagne et la France et se clôt sur la première guerre mondiale mettant en évidence le caractère conflictuel du nationalisme à cet époque et sa responsabilité dans les tensions qui opposent les pays européens et dans la première GM. En effet le nationalisme, qui grandit dans l’opinion publique à ce