la Monusco en RDC

2781 mots 12 pages
De la normalité, ou la passivité routinière à l’intelligence militaire…

Qui n’a pas déjà employé le substantif « normalement » pour exprimer un rapport aux habitudes ou traduire une expérience vérifiée, toute personnelle ?
Le dictionnaire Larousse définit la normalité comme une moyenne communément admise, et donc devenant la référence : « Qui est conforme à une moyenne considérée comme une norme ». Il est bien évident que la normalité ne peut se restreindre à cette seule définition. En effet, l’emploi des mots « normal » ou « normalement » sert généralement à exprimer un point de vue communément admis, une habitude ou son accord tacite. Le quiproquo possible lors de ce rapport entre individus différents dans leurs expériences et leurs cultures dénature l’expression, et retire ainsi à la normalité son caractère référent. Face à la rigueur du monde militaire dont la hiérarchie représente une science exacte, la question se pose de savoir si l’utilisation de ces termes est pertinente.

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Si la normalité, sous toutes ses formes, est devenue un tic ou un parasite de langage, et ce jusqu’au plus haut niveau, elle est antinomique de l’action militaire dans les relations de commandement, et ne saurait être tolérée.

Il convient au chef, à travers sa volonté de définir sa « normalité » afin que tous ses subordonnés puissent s’y rapporter, de manière limitée toutefois.

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Mais quelle est donc cette normalité ?

La définition la plus large est la conformité au type le plus fréquent, ce qui renvoie à une notion quantitative et statistique traduite au XIXème siècle par la « loi normale » et représentée mathématiquement par une courbe de Gauss1.
La seconde définition, "conformité à une norme, à une règle, à ce qui doit être", renvoie plutôt à une notion qualitative. Ce qui est "normal" est ce qui se conforme à un référent d'ordre supérieur.

Elle incarne tout d’abord ce qui est statistiquement fréquent. La récurrence des comportements

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