La moralité du droit
Dans cet article, Hart caractérise la philosophie judiciaire en décrivant les diverses théories avancées par Bentham et Mill. Ainsi, il applique ces théories aux faits concrets comme il a été le cas pour les réformateurs du droit. Il se concentre sur les principaux sujets de discussion ayant eu lieu en Angleterre, soit le suicide, la conduite sexuelle et l’avortement.
Hart considère la morale comme importante car elle est le socle de la société; il ne peut pas y avoir de société juridique sans principes moraux. Ainsi, une transformation d’une règle pénale concernant une déviation par rapport à la moralité n’est pas évidente et l’abrogation législative d’une telle sanction l’est encore moins. En effet, le principal argument utilisé pour refuser l’abrogation d’une loi interdisant la tentative de suicide par exemple, fut que même si la loi était inefficace par ses sanctions, le fait de l’inclure comme crime représentait la condamnation morale et religieuse. Cet argument repose donc sur la théorie du «je condamne ou j’absous» qui comporte différents courants.
Tout d’abord, le premier courant reflète l’idée que même si la loi est inefficace, elle représente le symbole de la condamnation de l’État et son abrogation affaiblirait la condamnation morale générale pouvant amener à un changement de moralité vers une plus permissive. Ensuite, le second courant s’exprime par l’idée que parmi ceux qui sont tentés mais qui s’abstiennent, certains ne le font pas non par peur de punition mais simplement par un respect profond à l’égard de la loi. Pour finir, le troisième courant représente ceux qui se conforment à la loi par crainte.
Avec la réforme, on avance un argument important soit que la mise en œuvre légale de la moralité par la peine et sa préservation ne sont pas identiques et peuvent même s’opposer. Ainsi, si on veut que le sens autonome de la moralité continue à vivre, on ne doit pas chercher à refléter