La mort chez Villon
Memento mori, oublie corps
A l'époque du Moyen Âge, l’appel du memento mori résonne sans cesse. Denis le Chartreux dans son Directoire de la vie des Nobles, semonce : « Et quand il se met au lit, qu’il considère ceci: de même qu’il s’étand lui-même sur sa couche il sera bientôt mis par d’autres dans son tombeau ». [1]
Il y existaient trois sujets principals créant la mélodie des plaintes nonarticulées sur déclin des richesses terrestres. Surtout, c’était le motif du question: Mais où sont tous ces qui remplissaient le monde de sa somptuosité. Ensuite, le motif de la présentation de la décomposition du corps après la mor pénétrant d'effroi. Et enfin, le motif de la danse de la mort: « la mort entraînant à sa suite les personnes de tout âge et de toute condition ».[2]
Néanmoins, Savonarole, fait attention a l'identité personnelle qui renvoie au sentiment d'individualité de l’homme du Moyen Age. « Homme, le diable joue aux echecs avec toi et s’efforce de te prendre et de te donner echec et mat a ce point (la mort). Tiens-toi donc prêt, pense bien a ce point, parce que si tu gagnes en ce point tu as gagne tout le reste, mais si tu perds, ce que tu as fait ne vaudra rien » [3]
Le premier de ces thèmes, on peut retrouver au Moyen Age tardif dans les Lourdes hexamètres rimés du moine de Cluny, Bernard de Morlay.
Est ubi gloria nunc Babilonia? Nunc ubi dirus
Nabugodonosor, et Darii vigor, illeque Cyrus ?
Qualiter orbita viribus incita praeterierunt,
Fama relinquitur, illaque fugitur, hi putruerunt.
Nunc ubi curia, pompaque Julia ? Caesar abisti !
Te truculentior, orbe potentior ipse fuisti.
…
Nunc ubi Marius atque Fabricus inscius auri ?
Mors ubi nobilis et memorabilis actio Pauli ?
Diva philippica vox ubi coelica nunc Ciceronis ?
Pax ubi civibus atque rebellibus ira Catonis ?
Nuncubi Regulus ? Aut ubi Romulus, aut ubi Remus ?
Stat rosa pristina nomine,