La morte amoureuse
La Morte Amoureuse (Théophile Gautier)
Lorsque la morte amoureuse parut en 1836 dans la chronique de paris,, la France est en pleine frénésie gothique et le fantastique est à son apogée. Cet extrait se situe à un moment clef du récit. Romuald, jeune aspirant prêtre, aperçoit pour la première fois Clarimonde, la femme qui hantera ses rêves pendant plusieurs années.
Nous verrons d’abord l’importance que Théophile Gautier accorde au regard dans ce passage. Nous pencherons ensuite sur les perceptions que Romuald a de la réalité.
La vue est un sens très présent dans cet extrait. Nous voyons cela notamment au travers des nombreux mots appartenant au réseau sémantique du regard : yeux (l.15), j’aperçus (l.17), prunelles (l.21), aveugle (l.22), vue (l.23), paupière (l.30). Ce passage est essentiellement descriptif et le lecteur voit à travers les yeux de Romuald. Théophile nous parle également d’un personnage de l’Ancien testament, Job « oh ! Que Job a raison, et que celui-là est imprudent qui ne conclut pas un pacte avec ses yeux ! » (l.14-15). Job est un homme très vertueux. Comme il est marié, il s’interdit de poser ses yeux sur une autre femme que la sienne. (livre de Job, chapitre 31). Romuald, lui, contrairement à Job a porté son regard sur Clarimonde et est en cela devenu un pêcheur. L’omniprésence de la vue s’observe encore par les deux phrase que l’auteur utilise pour nous faire comprendre ce que Romuald ressent quant il aperçoit Clarimonde. « ce fut comme si des écailles me tombaient des prunelles » (l.21-22) « j’éprouvais la sensation d’un aveugle qui recouvrerait subitement la vue. » (l.22-23). Ces deux phrases sont en quelques sorte redondantes car elles signifient toutes les deux qu’avant que Romuald ne voie Clarimonde, son horizon se limitait à la religion et à Dieu. Il a tout à coup une autre vision de la vie.
Lorsque Romuald entre dans l’église, il n’est pas dans son état normal. « j’étais dans un état qui touchait presque