La médiologie
CATHERINE CARRÉ1 « The medium is the message » affirmait sans hésitation Marshall McLuhan. La formule est un peu excessive, mais elle a le mérite de focaliser l’attention sur les médias qui véhiculent le message. La médiologie prend en compte l’aspect technique de la communication. Nous verrons, cependant, que cette approche dépasse le cadre des analyses matérielles des canaux de diffusion. On ne peut évoquer la technologie sans y inclure les rapports qu’elle entretient avec l’homme et avec la société, ce qui élargit grandement le domaine de la médiologie... Quel éclairage supplémentaire la médiologie peutelle apporter aux diverses théories de la communication? C’est la question à laquelle je vais tenter de répondre, en m'appuyant sur des textes de François Arago, de Charles Baudelaire, de Régis Debray, de Victor Hugo, de Bruno Latour et de Pierre Lévy, textes présentés dans l'anthologie de Daniel Bougnoux Sciences de l'information et de la communication. Mais pourquoi cette approche de la communication? À une époque où on ne peut plus ouvrir un journal, allumer le téléviseur ou assister à une conférence sans qu’il ne soit question de nouvelles technologies de la communication, d’Internet, de multimédia, de satellites et autres inforoutes, il m’a paru pertinent de m’intéresser à l’approche médiologique de la communication. Les nouvelles technologies, comme le clament certains auteurs, sont-elles en passe de bouleverser radicalement nos manières de communiquer? Y a-t-il des différences majeures — à part le pluriel dont on les a affublées — entre les nouvelles technologies et l’ancienne? Quoi de neuf en communication? Ce n’est pas réellement la philosophie, ni la sémiologie, ni le pragmatisme : ce qu’il y a de neuf, ce sont les médias. Il faut dire qu’après une étude plus approfondie du sujet et des autres approches des communications, il m’a été difficle de choisir : intéressantes, les grandes théories philosophiques, passionnantes, les études