La méditerranée à l’horizon 2020
Le plus dur reste à faire
Par Mireille Duteil • Imprimez Le début est prometteur, mais le plus difficile reste à faire. Le rêve de Nicolas Sarkozy, cette idée folle d’une Union pour la Méditerranée que lui avait soufflée pendant la campagne électorale Henri Guaino, son conseiller et sa plume, est devenu une réalité depuis le 13 juillet. Pour le président français, le sommet de Paris a été incontestablement un succès. Il n’était pas acquis. Rassembler l’ensemble du pourtour méditerranéen, dont neuf pays arabes-à la même table qu’Israël (seule la Libye a fait défection)-, en même temps que les 27 Etats européens, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, relevait de la gageure. Ils sont tous venus à l’exception de Kadhafi, du roi du Maroc, Mohammed VI, et du Premier ministre belge, Yves Leterme, englué dans ses problèmes intérieurs.
Le président français a réalisé ainsi en même temps, et non sans risque, un bon coup diplomatique : il a sorti Bachar el-Assad, le Syrien, autre gagnant de ce sommet, de son isolement et ramené la France sur la scène proche-orientale. Nicolas Sarkozy ira à Damas début septembre. En contrepartie, la Syrie devrait échanger des ambassadeurs avec le Liban. Une mesure symbolique, déjà proposée par Assad en 2005, et qui vise à formaliser-en théorie-la fin de la mainmise syrienne sur le Liban.
Tout cela n’est que zakouski dans la longue marche de l’Union pour la Méditerranée. Car il reste à faire avancer d’un même pas les 43 pays présents à Paris, qui rassemblent plus de 800 millions de personnes dont les revenus et les modes de vie sont aux antipodes les uns des autres. « L’UPM, c’est précisément une volonté d’égalité entre le Nord et le Sud », explique Nicolas Sarkozy. Un état d’esprit auquel la Commission de Bruxelles, qui se veut la grande prêtresse de l’UPM, semble avoir du mal à se plier. Là n’est pas le seul problème.
Première difficulté. A Marseille, en novembre prochain, les ministres des