La naissance de la tragédie: infos diverses.
Revenant sur sa première oeuvre, Nietzsche écrit dans Ecce Homo : « on n'y a vu qu'une nouvelle formule de l'art, du dessein, du devoir wagnériens, et on n'a pas aperçu ce que mon ouvrage cachait au fond de précieux. « Hellénisme et Pessimisme » eût été un titre moins ambigu, puisque l'ouvrage traitait () de la façon dont les Grecs avaient réglé la question du pessimisme, de la façon dont ils l'avaient vaincu »
La question du pessimisme, introduite à Nietzsche par sa lecture de Schopenhauer sept ans plus tôt, est donc fondamentale. Dans "Le Monde comme Volonté et comme Représentation", Schopenhauer révèle une philosophie profondément pessimiste, présentant la vie comme une suite de souffrances, où l'homme doit sans cesse lutter contre des désirs pernicieux qui s'expriment en lui par le biais d'une Volonté universelle et immuable. Nietzsche, influencé par cette idée, décidera au contraire de montrer que le pessimisme tragique n'a pas forcément une valeur négative mais peut, au contraire, être un « stimulant à la vie ».
De cette problématique découlent trois questions essentielles: Comment « le phénomène dionysiaque » s'est-il manifesté dans la société grecque et quel est son lien avec la métaphysique ? Comment Socrate détruisit-il la tragédie et par là-même se fit « l'instrument de la décadence grecque