La noblesse
Les mémoires rédigées par les nobles d’Ancien Régime ont permis aux historiens de comprendre ce que la noblesse voulait et faisait pour « se faire entendre du roi ». Les nobles furent les premiers opposants aux souverains mais aussi ses principaux serviteurs « en relayant les volontés du monarque dans toutes les provinces ». Le roi était vu comme le premier des nobles, comme le « chef » du second ordre, il a les mêmes valeurs que la noblesse, comme l’honneur du lignage (groupe de filiation dont tous les membres se considèrent comme les descendants d’un seul ancêtre) et le métier des armes (son autorité en dépendait).
Pour les nobles, le bon fonctionnement de la société dépendait de l’attitude du roi qui devait demander conseil aux nobles les plus puissants, ils réclamaient d’être associés au pouvoir surtout lorsque la couronne était faible comme en période de régence (Charles de Nevers publie en 1617 le Manifeste qui reproche à Marie de Médicis d’avoir éloigné ses anciens conseillers en laissant Concini prendre les décisions sans demander d’avis). Pour cela, les députés de la noblesse proposèrent de réunir les Etats généraux tous les 10 ans (en 1561) et tous les 5 ans (en 1576), ils souhaitaient par là faciliter la communication entre le roi et les élites du royaume. Leur principale priorité était de garder leurs privilèges et de défendre les coutumes du royaume. La question des privilèges pouvait dégénérer dans la violence, cette lutte s’accentua au XVIIIème siècle car la couronne cherchait à les faire contribuer plus activement à ses finances (la capitation en 1695, le dixième en 1710 etc. Mais tous furent contestés). Quant à la question de la défense des coutumes du royaume ils s’opposaient aux initiatives de l’Etat qui semblaient ne pas respecter les traditions et se présentaient comme intermédiaires entre le peuple et le souverain (par exemple en 1772, les