La note de veille
n°n120 °120
ANALYSE
Après la crise, quelles pistes de changement dans la régulation du capitalisme ?
En quoi la crise est-elle porteuse de changements dans la régulation du capitalisme financiarisé qui s’est développé depuis 20 ans ? Au-delà des positions de principe sur le renforcement des règles et la réhabilitation du rôle de l’État, cette note examine quelques-unes parmi les pistes de transformation évoquées lors du colloque « Nouveau monde, nouveau capitalisme », qui s’est tenu à Paris les 8 et 9 janvier derniers. Deux axes de transformation font l’unanimité, celui d’une adaptation de la réglementation financière et celui de l’élargissement du périmètre de la coordination économique mondiale. Semble aussi très largement admise l’idée selon laquelle l’inéquité dans la distribution des revenus nationaux et mondiaux constitue un creuset de déséquilibre. Ce constat nourrit les pistes d’évolution des modalités de concertation au niveau de l’entreprise comme des États pour mieux représenter les intérêts des « stakeholders ».
L’ampleur de la crise économique en cours semble ébranler les fondements du capitalisme « à l’anglosaxonne », devenu hégémonique à la faveur de la disparition du bloc soviétique. Elle impose de repenser la régulation et les valeurs du système économique mondial dont l’instabilité révèle plusieurs défaillances. La crise relève en premier lieu de réglementations, de systèmes d’informations et d’incitations inadéquats. Mais elle sanctionne aussi, à l’échelle macroéconomique, des tendances déflationnistes qui tiennent en partie à une diffusion inéquitable des gains de la croissance. Elle sanctionne à plus grande échelle l’accumulation de déséquilibres de financement difficilement soutenables entre pays « sur-producteurs » du Sud et de l’Est et pays « sur-consommateurs » du Nord. Au-delà des remèdes anti-crise qui font l’unanimité, des réformes doivent être envisagées et ont notamment été évoquées lors du