La notion de « justice transitionnelle »

826 mots 4 pages
La justice est inhérente au concept même de démocratie selon les termes des organisateurs de la table ronde. Obéissant à un double mouvement, d’ascension puis d’émancipation, la justice tend à redonner, dans les grandes démocraties, ses lettres de noblesse à la fameuse « puissance de juger » de
Montesquieu. De « nulle » dans les écrits du Baron de la Brède, la justice, désormais érigée en authentique pouvoir, est dotée d’une charge positive qui lui permet d’être le véritable pouvoir régulateur du pouvoir majoritaire. L’Etat de droit constitutionnel moderne, dans son volet politique, c'est-à-dire démocratique, appelle donc la construction d’une justice suffisamment forte pour être le rempart contre l’arbitraire et le pouvoir modérateur des autres pouvoirs constitutionnels. Les textes ne traduisent pourtant pas toujours cette réalité, de sorte qu’il existe parfois un décalage entre l’état du droit constitutionnel et la pratique. Tantôt, le texte est en retard, voire en retrait
(la fameuse « autorité judiciaire » française résiste, en dépit d’une tentative de modification du titre VIII au profit du « pouvoir juridictionnel » lors de la récente révision constitutionnelle, alors même que dans les faits, la montée en puissance de la justice tend à en faire un véritable pouvoir constitutionnel) ; tantôt le texte est en avance, voire dans l’excès, (ainsi en est-il de la plupart des constitutions des pays d’Europe centrale et orientale qui, fortes de consacrer plusieurs articles au « pouvoir judiciaire » ou « juridictionnel » multiplient les garanties d’indépendance alors que la réalité du pouvoir des juges est bien en-deçà de l’idéal constitutionnel).
Quoiqu’il en soit, et en dépit des décalages constatés, il est possible d’affirmer que, de manière générale, la question du positionnement
(théorique) de la justice au regard de la constitution semble, plutôt résolue en ce qui concerne les juges ordinaires ou constitutionnels des Etats de droit

en relation

  • Justice / pascal
    612 mots | 3 pages
  • Explication texte petit traité des grandes vertus de la justice
    1871 mots | 8 pages
  • Droit constitutionnel entre la france et la turquie
    2033 mots | 9 pages
  • Commentaire comparé des articles 11 et 89 de la constitution du 4 octobre 1958
    1469 mots | 6 pages
  • PLAN_DU_COURS_S1_et_S2
    1215 mots | 5 pages
  • constitution de 2011 maroc
    15671 mots | 63 pages
  • Le roi est -il source de droit ?
    2058 mots | 9 pages
  • Cours de droit
    46025 mots | 185 pages
  • Droit constitutionnel - veme republique
    7969 mots | 32 pages
  • L'histoire constitutionnelle française
    22407 mots | 90 pages
  • Droit
    1934 mots | 8 pages
  • Question prioritaire de constitutionnalité
    428 mots | 2 pages
  • La question prioritaire de constitutionalité
    273 mots | 2 pages
  • Dissertation sur la constitution
    1694 mots | 7 pages
  • La justice constitutionnelle
    2559 mots | 11 pages