La notion de programme génétique : liens avec une pratique du design
«Génétique est un mot très ancien, utilisé par les philosophes scolastiques, non dans un contexte biologique mais dans un contexte purement logique, pour définir quelque chose qui produit autre chose : le génétique est ce qui est à l’origine d’une genèse.»(p.52) On peut donc bien parler d’une génétique de l’objet. La comparaison de l’ADN à un programme informatique permet-elle de comparer le code de la modélisation d’un objet à une information génétique ? C’est ce que nous allons essayer de voir en étudiant dans un premier temps quelques concepts du livre d’Atlan, La fin du «tout génétique», qui interroge la métaphore entre l’ADN et un programme informatique avant de repérer dans un second temps des pistes de créations dans le champ des arts appliqués susceptibles d’émaner de cette étude. QUELQUES
CONCEPTS CHOISIS DU TEXTE :
Il existe en biologie un paradigme bien établi qui est celui du «tout génétique». Dans un premier temps, Atlan explique d’où provient cette idée du «tout génétique». Depuis le XVIIème siècle, la pensée mécaniste regarde le vivant comme une machine bien huilée (ce qui ne peut être totalement nié) et lui confère un processus déterministe (Ce déterminisme, qui veux que la vie se développe grâce à une suite d’évènement en cascade déterminés par des liens de cause à effet, n’est pas à confondre avec la notion d’un processus qui serait déterminé.) Cette machine, comme toute machine suffisamment complexe, se doit d’être ‘‘pilotée’’ par un programme. Atlan introduit donc son propos en revenant sur un article de Ernst Mayr, publié en 1961, intitulé Cause and effect in biology qui est le premier à avoir comparé l’ADN à un programme informatique. D’où provient cette métaphore ? Mayr en écrivant son article se réfère à la notion de plan d’organisation inhérent à tout être vivant, notion qui fut introduite par la pensée vitaliste. (Les vitalistes envisagent la vie avec un caractère