La négociation
Les organisations syndicales, dans les négociations, adoptent des attitudes, des tactiques, des pratiques qui relèvent tantôt d’une conception de la négociation que j’appellerai, pour simplifier, négociation-contrat, tantôt d’une autre conception que je nommerai négociation-manifestation. Toute négociation comporte deux éléments fondamentaux : en premier lieu, un processus de communication interactif et, en second lieu, l’échange de concessions et de contreparties (le donnant-donnant). La conception de la négociation-contrat consiste à accepter, voire à mettre l’accent, sur ces deux éléments qui définissent la négociation : on accepte, même si on ne se dit pas tout, d’entrer dans le jeu d’une communication nourrie dans les deux sens et, au terme des discussions, de céder soi-même des contreparties aux avantages obtenus. La conception de la négociation-manifestation met en cause ces deux éléments fondamentaux de toute négociation. Elle comporte, d’une part, une réticence à l’égard du processus de communication (la négociation est utilisée alors non comme une technique de communication, mais comme une occasion de manifester une pression) ; et, d’autre part, une résistance à